L'histoire du Porno

L'histoire du Porno

L’historique du porno

La pornographie, souvent associée au XXe siècle, a en réalité des origines bien antérieures à l'ère d'Internet. Avant que la toile ne tisse sa trame numérique, nos ancêtres exprimaient déjà la sexualité de diverses façons. Des statuettes paléolithiques aux formes généreuses aux figurines ornées de phallus imposants, destinées à implorer les dieux pour des récoltes abondantes ou la fertilité, les premières représentations artistiques de la sexualité remontent à la préhistoire.

Le porno, une histoire préhistorique

Environ 2500 ans auparavant, les temples hindous ont commencé à être décorés de reliefs et de sculptures illustrant des couples s'engageant dans des actes sexuels, tandis qu'en Extrême-Orient, des dessins et des gravures circulaient également, représentant des jeunes impliqués dans des activités sexuelles. Les Grecs et les Romains ont laissé des traces d'orgies à travers des vases, des fresques murales et des textes érotiques, révélant une fascination ancienne pour la sensualité humaine.

Porno et christianisme

L'avènement du christianisme a mis un terme à ces expressions graphiques de la sexualité, les reléguant au rang de tabou et de péché. Cependant, lors de la Renaissance, malgré les restrictions imposées par la morale chrétienne, la "pornographie" a réussi à se répandre de manière plus discrète, se glissant dans les œuvres artistiques et littéraires de l'époque.

L’ère de la photo pornographique

Il a fallu attendre la fin du XIXe siècle et l'avènement de la photographie pour voir émerger ce que nous appelons aujourd'hui la pornographie. Les premières photographies de nus et de couples engagés dans des actes sexuels sont apparues avec l'invention du daguerréotype. Une photographie datant de 1890, illustrant un acte sexuel oral, témoigne de l'évolution des représentations érotiques à cette époque.

L'introduction du cinématographe a marqué un tournant significatif dans l'histoire de la pornographie. Les premiers films, souvent appelés "stag films", montraient des femmes se déshabillant et circulaient clandestinement, associés à des lieux de débauche fréquentés par des aristocrates et des politiciens. Au fil du temps, les femmes impliquées dans ces films sont devenues des "actrices", contribuant ainsi à la montée en popularité de la pornographie.

L’expansion du porno après guerre

Après la Seconde Guerre mondiale, et surtout dans les années 60, l'industrie pornographique a connu une expansion significative. La libération sexuelle caractéristique de cette période s'est manifestée à travers des films à succès tels que "Deep Throat", "Taboo" et "Inside Jennifer Wells". L'introduction de la cassette vidéo a révolutionné l'accès à la pornographie, la rendant disponible à tous dans le confort de leur foyer, marquant ainsi une nouvelle ère dans la consommation de contenus érotiques.

 La vision du porno au travers des pays 

Aujourd'hui, la légalité de la pornographie varie d'un pays à l'autre. Certains pays interdisent toute forme de pornographie, la considérant comme une atteinte aux bonnes mœurs, tandis que d'autres adoptent des lois plus permissives tant que les participants sont consentants et majeurs. Dans certaines régions, notamment les États islamiques, toute représentation ou discussion sur le sujet, y compris le présent article, est strictement considérée comme illégale, soulignant les diverses perspectives culturelles sur la sexualité détendue et son expression visuelle.

Malgré les débats éthiques et juridiques entourant la pornographie, il est indéniable qu'elle a joué un rôle significatif dans l'évolution de la société moderne. De la préhistoire à nos jours, la sexualité a toujours été un sujet complexe, influençant l'art, la culture et les normes sociales. L'étude de la pornographie à travers les âges offre un aperçu fascinant de la manière dont la société a abordé et perçu la sexualité, révélant des continuités surprenantes et des changements marqués au fil du temps.

La complexité sexuelle des habitants de Pompéi

À travers les graffitis, médaillons et fresques, la ville antique révèle une prédominance des plaisirs charnels. Toutefois, derrière la profusion de scènes lascives se cachent les pratiques strictement codifiées et hiérarchisées de la société romaine. Une analyse approfondie révèle une sexualité moins libérée qu'il n'y paraît. Nous sommes familiers avec le célèbre Veni, vidi, vici de Jules César, mais moins avec sa possible parodie, jadis gravée sur un mur de Pompéi par un résident : "Veni, futui, redei domi", traduit littéralement par "Je suis venu, j'ai fait l'amour et je suis rentré à la maison."

Des représentations de phallus, symboles du bonheur, ornaient souvent l'entrée des maisons dans la ville vésuvienne, un aspect rarement abordé dans les manuels scolaires. Dans l'ancienne Rome, la sexualité était affichée sans retenue : à Pompéi et ailleurs, des phallus taillés dans la pierre étaient exposés à l'entrée des maisons, aux carrefours et près des enseignes des commerçants. Une fresque sur le mur extérieur de la maison des Vettii, l'une des plus richement décorées de la ville (voir aussi les villes les plus chaudes), représentait le dieu Priape tenant un pénis surdimensionné sur le plateau d'une balance.

De manière paradoxale, la représentation de l'érection ne portait alors aucune connotation érotique. Elle était censée apporter le bonheur, similaire à un fer à cheval au-dessus d'une porte. Malgré ces découvertes, la réalité était bien différente, avec de nombreux interdits et des transgressions sévèrement punies.

Outre les relations conjugales, les citoyens de Pompéi avaient le choix entre des partenaires masculins et féminins. À cette époque, le critère déterminant était le statut social. À l'aube de l'ère chrétienne, l'Italie romaine comptait environ cinq à six millions d'hommes et de femmes libres, servis par un ou deux millions d'esclaves. Seuls les hommes citoyens avaient le privilège de choisir leurs partenaires. En dehors du mariage, pratiqué avec une épouse du même rang, les hommes libres pouvaient choisir librement entre un homme ou une femme, à condition que leur partenaire soit inférieur ou dépendant.

Bien que les citoyens romains pouvaient choisir des esclaves ou des affranchis des deux sexes, ils devaient éviter tout contact charnel avec des "égaux" mariés ou célibataires, même parmi les citoyens non mariés. Les hommes, femmes et jeunes filles de leur propre statut leur étaient interdits, sous peine d'accusation de "stupre".

Le rôle dominant et viril du citoyen romain

Contrairement au modèle grec, un citoyen romain ne pouvait pas entretenir de relations avec des éphèbes nés libres, c'est-à-dire ni esclaves ni affranchis, en raison de la "virilité puritaine" qui caractérisait la morale sexuelle romaine, selon l'historien Paul Veyne. Un citoyen se devait d'être actif dans ses relations sexuelles. Bien que cet idéal de virilité ait souvent été transgressé en privé, un citoyen sexuellement "passif" était mal vu, comme le souligne Virginie Girod dans Les Femmes et le sexe dans la Rome antique.

À Pompéi, les fresques des bordels présentaient différentes variantes du coït viril. La levrette ou la sodomie demeuraient ambiguës. Une peinture découverte dans les thermes dépeint un homme sodomisant un autre homme tandis que celui-ci pénètre une femme, suscitant des interprétations variées.

Quant à la sexualité féminine, qu'elles soient esclaves ou citoyennes, les femmes étaient destinées à être le réceptacle de l'homme. Les relations sexuelles entre femmes étaient perçues comme des accidents ou des transgressions graves. Le sexe hors mariage était refusé aux citoyennes dans tout l'Empire romain, et l'adultère était punissable de la peine de mort depuis 18 avant J.-C.

Pour les relations plus épicées, il y avait le lupanar

Pour des aventures plus pimentées, il existait le lupanar. La "sexualité respectable" obéissait à des règles strictes : les rapports intimes se déroulaient la nuit, dans l'obscurité, jamais à la lumière d'une lampe, et les corps étaient décemment couverts d'une tunique. Pour des plaisirs plus audacieux, il fallait se rendre dans un bordel. La plupart des prostitués, hommes et femmes, étaient des esclaves ou des affranchis. Le lupanar, célèbre maison close de Pompéi, se trouvait à l'est du forum et se composait de petites cellules aveugles ornées de fresques stimulantes, où les prostitués travaillaient en rotation.

Dans le vestibule de la luxueuse maison des Vettii, un graffiti vantait les charmes tarifés d'une Grecque "aux belles manières", laissant place à des spéculations sur une prostitution domestique ou une attaque dirigée contre une femme de la maison. Les prostitués étaient souvent présents dans les établissements de bains, les auberges ou les ruelles, comme en témoignent les peintures érotiques des thermes.

Les pratiques sexuelles spécifiques étaient réservées au lupanar, où les tarifs des fellateurs ou des fellatrices étaient clairement affichés. La fellation était considérée comme une soumission majeure, tandis que le coït buccal n'entachait pas la réputation du receveur. Rien n'était aussi choquant que le cunnilingus, considéré comme une offense suprême. Les fresques et graffitis de Pompéi regorgent d'allusions explicites à de telles pratiques, suscitant interrogations et spéculations.

Cet article a été publié par Clotilde Hélianthe