Le Shibari

Le Shibari

Shibari, bondage, kinbaku, entrez dans un univers attachant

Le shibari est une forme d’art prenant son essence au Japon. Il permet, par l’apposition de liens, de profiter aujourd’hui en Occident d’une pratique considérée comme une variante de la sexualité BDSM plus connue sous le nom de bondage.

Cet art d’apposer les liens sur une ou un partenaire est issu d’une très ancienne racine japonaise dont la date mal connue remonterait à plus d’un millénaire. Prenant naissance à l’origine des arts martiaux, le shibari est au départ une méthode efficace et radicale de torturer l’ennemi en usant de différentes figures en fonction du prisonnier.

Au fil des siècles, cette pratique bien ancrée au Japon a encore de fervents pratiquants, alors qu’en Occident, le shibari a peu à peu muté pour se transformer en une authentique pratique érotique, le bondage. Lier son partenaire est une pratique qui demande de la connaissance et de la dextérité.

Fruit d’un apprentissage long et complexe, le shibari n’est pas seulement une activité ou une pratique étrangère, mais une véritable appartenance a une culture.

Ces exigences personnelles et cette soif de connaissance permettent au bondageur de ligoter lentement et avec précision une partenaire qui en délecte ainsi le plein effet.

Toutes les parties du corps pouvant être soumise à cette pratique BDSM, le regroupement de plusieurs départs se termine généralement en une immobilisation totale pour une position déterminée. La pratique de cet art nippon demande beaucoup de savoir, de pratique et de maîtrise de soi.

Dangereux si mal approprié, ce jeu sexuel nécessite, en plus du bon sens, un minimum de bonnes pratiques qui assurent la sécurité de la bondagette.

Pour bien démarrer, il faut en premier lieu se procurer une bonne paire de ciseaux pour trancher les cordes si besoin, contrôler le passage des cordes pour éviter les brûlures sur la peau, surveiller les extrémités du ligoté afin de s’assurer que la circulation sanguine est correcte, ne pas bondager le cou et si le sujet doit avoir la bouche obstruée, établir un Safe code de sécurité autre qu’oral.

Ces quelques conseils vous offrent d’ores et déjà la possibilité de vous adonner à ce plaisir très attachant !

Le shibari est aussi l’art des samouraïs

Comme précisé précédemment, l’art du ligotage est ancien d'au moins dix siècles, mais il a néanmoins été développé et amélioré par les Samouraïs et ce dès le 15 ème siècle. Parfait pour contraindre les malfaiteurs, les cordages étaient utilisés en suivant une technique qui lui était propre. Suivant le délit, le bondage était différent, tout comme les nœuds suivant le rang des prisonniers.

Plus qu’un art, le shibari autorisait aussi du bondage sans nœuds dans le dessein d’éviter les dommages corporels tout en étant esthétique. Pour se faire, les samouraïs se devaient d’avoir de solides connaissances en anatomie.

La finalité de cette pratique peu commune était sans nul doute l’action en diminution de la force musculaire incitant ainsi l’ennemi à écarter tout sentiment de lutte. Cette technique pleine de raffinement restait toutefois un authentique instrument de torture physique, mais aussi mental.

Le shibari se plie à des règles précises et imposées. Le détenu ne devait en aucun cas avoir la possibilité de se libérer. L’action de contrainte se devait de ne porter ni dommage physique, ni mental. Les techniques employées en shibari restaient secrètes et n’étaient connues que des Samouraïs. La contrainte devait être esthétique.

Spécialisés dans ce grand art, les Samouraïs ont vivement fait progresser le shibari afin d’en tirer tous les avantages guerriers et visuels. Toutes les pratiques connues à ce jour dans le bondage sont une parfaite continuité de cette époque ancestrale. La disparition de ces guerriers japonais a mis un terme à ces pratiques de ligotages qui sont restées longtemps en latence dans son pays d’origine.

C’est en 1970 qu’une poignée d'artistes originaires du Japon redonne vie à cet art pour le transformer en une pratique visionnaire à connotation aussi bien esthétique, mais aussi érotique.

Le shibari est une discipline technique, esthétique, artistique et BDSM

Intéressant quelques milliers d’adeptes en Europe qui usaient déjà depuis longtemps de l’art du bondage dans les jeux érotiques, le shibari trouve sa véritable essence au nouveau millénaire où il fait chaque année de nouveaux et fervents adeptes. L’attirance pour ces jeux particuliers n’est avant tout autre que l’aspect technique particulier associé à un coté esthétique ludique.

En 2015, l’approche du shibari par les nouveaux pratiquants est considérée comme un art esthétique utilisant l’être humain pour façonner des figures harmonieuses avec des cordes ou tout autres types de liens. Il est aussi vu comme une discipline acrobatique immobilisant le corps, avec des variantes de lévitations comme le bondage en suspension qui prive celui-ci de toute autonomie en le positionnant comme le serait un pendule dans un espace géométrique.

Outil de méditation sexuelle, la personne immobilisée par les liens s’adonne plus facilement à la réflexion psychologique, le cerveau n’ayant plus d’action à faire pour insuffler l’énergie aux membres contraints. Celui-ci n’a d’autre alternative que de se laisser aller à la détente.

Actuellement très à la mode, certains peuvent le considérer comme dégradant ou humiliant. Cet art prenant une connotation sado masochiste n’a pour eux rien d’artistique et se place plutôt comme un asservissement de l’homme par un Maître.

Pour les autres, le shibari est un art à part entière agissant sur un principe strict dans lequel il est possible d’insérer une touche d’imaginaire.

L’esthétique est primordial pour mettre en valeur toutes les facettes du corps. C’est aussi pour les adeptes une authentique façon de se libérer corporellement et psychiquement. Il ne vous reste plus qu’à savoir si vous voyez le corps comme une muse ou un saucisson pour vous placer sur le fait d’être pour ou contre le ligotage. Vous êtes pour, alors à vos liens !

Origine du bondage ancien et shibari

Le bondage japonais, connu sous les appellations kinbaku ou kinbaku-bi est un concentré original de contraintes géométriques prédéfinies qui s’articulent entre bondageur et bondagé à l’aide, pour les puristes d'une cordelette de quelques millimètres de diamètre faite de chanvre ou de jute. La définition du shibari signifie simplement attacher ou lier.

Elle est devenue depuis les années 90 l'appellation courante pour désigner l'art du bondage kinbaku.

Les périodes phares du shibari comprennent l'époque Sengoku où des japonais ont été torturés cruellement au moyen de braise, armes blanches et tatouages traditionnels.

Pendant ses nombreuses guerres civiles complexes, les courts intermèdes de paix ont été propices au développement des techniques de capture et à la mise en place du bondage guerrier.

En 1600, suite à une période de paix, ces techniques de capture guerrières évoluent vers d’autres pratiques plutôt ciblées sur l’arrestation et le contrôle de l’individu. Le bondage de torture prend aussi de l’essor dans un Japon tourmenté par un ordre social rigide donnant naissance à des techniques connues sous les appellations Hoj?jutsu, torinawa-jutsu ou encore hobaku-jutsu.

Ce dernier est un art martial bien connu pour arrêter et immobiliser les contrevenants. Les techniques de corde se perfectionnent et deviennent de véritables rituels.

Chaque village a sa propre méthode. Par celles-ci, il est facile pour chacun de savoir en fonction des cordes employées quelle est la classe sociale et le crime commis car le sexe, l'âge et la profession du prisonnier sont déterminants pour ce type de bondage. En 1742, le gouvernement promulgue une loi interdisant la mort par ligotage serré du corps à l'aide de cordes ou par suspension.

Et le shibari moderne ?

La période d'Edo prenant fin, des images érotiques japonaises montrant l'usage de la corde apparaissent. C’est Ito Seiu, fondateur du kinbaku, qui l’introduit début 1900 comme art.

Cinquante années sont nécessaires pour que le kinbaku ou shibari deviennent réellement populaire. Il est considéré comme une pratique artistique dés 1950 aux Etats-Unis sous l’influence de John Willie et Betty Page. Et seulement dix ans plus tard dans son pays originel.

En 2000, le Shibari français est à prendre en compte comme une variante du bondage japonais. Excluant bien entendu la pratique du bondage asiatique par des puristes respectant les règles de l’art ancestral, le bondage en France en diffère par le simple fait que la recherche initiale n’est pas simplement d’immobiliser un sujet, mais de donner avant tout un point de vue esthétique et érotique au corps complété par la stimulation de centres d'énergie et de points vitaux du corps en combinant les pratiques du shiatsu. Le ligoté se voit ainsi prendre plaisir par une tension forte de la corde sur le torse ou les testicules en fonction de sa position.

L’utilisation des accessoires de contraintes sont aussi diffèrent en France par rapport au shibari traditionnel. Les attaches sont souvent courtes et faites de silicone, nylon ou coton, rarement du chanvre.

Les techniques du bondage asiatique requiert l’utilisation de cordages rugueux constitués de brins de fibres naturelles faites souvent de paille de riz, de chanvre, de jute ou encore en toile. Plusieurs longueurs de cordes sont utilisées offrant la possibilité de modifier le bondage ou d’ajuster la tension sans avoir à tout défaire.

Les diamètres sont assez imposant pour ne pas entrer dans la peau mais la marquant pour la strier et inspirer la souffrance. Les nœuds sont aussi beaucoup plus esthétiques et faciles à défaire. L'art martial des Samouraïs, appelé Hoj?jutsu, est souvent un bondage sans nœud alors qu’aujourd’hui, la tendance s’est inversé pour le bondage japonais actuel qui s’inspire du bondage occidental pour la confection des ligatures.

Bien que lorgnant sur le modèle occidental, le shibari traditionnel a des racines profondément ancrées au Japon. Il est enseigné dans le monde entier par des Sensei du bondage afin que le kinbaku gagne en popularité et en fidélité à ses origines.

Pratiques et Shibari

Trouvant son origine dans l’Hoj?jutsu, il existe bien évidement plusieurs façons de lier. L’ushiro Takate kote est le bondage de base par excellence qui consiste à lier les bras contre la poitrine et les mains derrière le dos.

Figure emblématique la plus employée, c’est façon de pratiquer est l’Ebi ou figure de la crevette. A l’origine torture, elle est aujourd’hui employée pour rendre un visuel de la bondagée vulnérable et plus soumise, surtout dans la sphère BDSM. Le kinbaku est réalisé avec des liens de jute ou de chanvre, le, sisal et le chanvre de manille étant à proscrire.

Ces cordes sont traitées pour obtenir un matériau robuste, souple et doux au toucher. Les nœuds sont rarement utilisés ou sous formes de nœuds coulants ou de nœuds de blocage.

Amateur de shibari, Nawa Yumio indique que pour lui, les nœuds sont disgracieux et les contraintes les utilisant ne peuvent être considérées comme du bondage.

Le Hog-tie ou ball-tie est aussi une position inconditionnelle du bondage. Inconfortables, le ligoté ne peut pas bouger et se retrouve dans une position où tout mouvement est impossible lui offrant comme seule alternative le fait de se déplacer sur le côté. Le Hog-tie permet de jouir de fortes sensations surtout si les liens ont été savamment placés pour que la position puisse être maintenue longtemps.

Les cordes passent de manière à bloquer le corps, en attachant les pieds proches des mains pour éviter que la personne puisse se déplacer. En position classique, un masque permet de bâillonner et de faire passer une corde pouvant bloquer la tête.

Shibari, mais encore ?!

Pour le pratiquer, il faut se familiariser avec son langage et le comprendre. Pour vous y aider, le blog ilxelle propose ce lexique explicatif pour une meilleure compréhension de cet art érotique.

Agura shibari : ligoté en tailleur

Asanawa : corde de chanvre.

Ashi shibari : jambes attachées

Ebi : contrainte de la crevette.

Futamomo : jambe repliée sur elle-même

Geiko : bondage souple où la corde effleure la peau.

Go no Geiko : bondage ferme où la corde pénètre et contraint.

Gote Ni no ude Shibari : rapprochement des mains et des coudes.

Gote shibari : harnais de poitrine fait de cordes

Hishi : figure géométrique réalisée avec des cordes en Shibari donnant l’aspect d'un diamant taillé.

Hishi-kikkou : idem à l'Hishi, mais sur toute la surface du corps.

Hoj?jutsu : Art martial japonais servant a pratiquer une immobilisation avec des liens.

Karada : harnais de corde enveloppant la totalité du corps.

Kataahi tsuri : suspension par une jambe.

Katate Shibari /Tekubi no shibari : premier noeud des poignets.

Kazari Waza / Kazari Shibari : bondage décoratif où l’aspect esthétique est de la plus haute importance.

Kikkou : figure géométrique réalisée avec des cordes représentant des écailles de tortue sur la face antérieure du thorax.

Kinbaku : art de ligoter un sujet à la japonaise.

Kotori : expression pour designer le bondage en suspension.

Musubime : noeud.

Nawa : corde.

Nawashi : Maître dans l'art du shibari

Ne Waza : bondage au sol le plus souvent allongé.

Onna suwari shibari : position de la femme japonaise assise

Sakuranbo : fesses

Shiatsu : art du massage des centres d'énergie.

Shibararetai : personne désirant être ligotée.

Shibari : désigne l’action de ligoter.

Shibaritai : Maître désireux d’attacher.

Shibaru : attacher ou lier avec une corde

Shinju : seins.

Suwari Waza : bondage assis.

Taichi Waza : bondage debout

Takate kote shibari : poignets relevés

Tazuki : entrecroisement de cordages.

Teppou shibari : bras inversés en diagonale

Tsuri : suspension verticale ou horizontale.

Tsuri Waza : bondage en suspension.

Ude shibari : bras attachées

Etes vous prêt à devenir un artiste en Shibari ?

Cet article a été publié par Lili Prune
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